VIBREZ AU RYTHME DE L’AFRIQUE OLFACTIVE, CUEILLIE PAR GEODESIS

Ma Chère Amie, 

Mon Cher Ami,

Je suis partie un jeudi pour ce qui se révélerait être un voyage initiatique. A une poignée d’heures de vol, sur le même fuseau, je retrouvais l’Afrique, sans cesse dans mon esprit depuis mes 20 ans.

Ah l’Afrique, ce continent si magnétiquement déboussolant pour l’européenne que je suis. Et force est de constater que plus je parcours cette terre, plus je m’en imprègne, plus sa puissance me désarçonne. Etendues sauvages, couleurs intenses jusqu’aux carrefours des villes, il règne en Afrique quelque chose d’essentiel, de vibratoire. Poussière et pureté, âpreté et générosité, sophistication et nature prégnante… Je me laisse aller à accueillir ces frictions inconnues qui exacerbent sans doute mon esprit romantique.

L’inspiration est partout. Pourtant quand je concentre mon attention sur les effluves qui m’environnent en espérant les emporter avec moi, l’ensemble se juxtapose et me fait tituber. 

La puissance aromatique des marchés.

Le feu d’épices.

La flore grillée. 

L’architecture saturée de soleil.

La facette tantôt polie, tantôt offensive des cuirs, des lainages, des vanneries ! Il faudrait imaginer des nectars pour raconter l’Afrique dans nos intérieurs. Dans de pareils moments, je me prends à fermer les yeux et pioche dans le panel de mes impressions africaines.

Pour le Maroc, ce serait Néroli, avec une note florale sensuelle, fraîche et légèrement narcotique, symbole de pureté et d’éternelle jeunesse. Quoique vintage à sa façon. Un jus entêtant, avec du caractère.

Grand arbre sacré des forêts de l’Atlas, le Cèdre serait l’emblème de cette étape rougeoyante du voyage. Dévoilant un parfum doux et sec, accord subtil entre notes vertes et résineuses. Une étoffe robuste et chaleureuse pour une demeure chic empreinte d’Ailleurs.

J’avais été comme saisie, à Zanzibar, par une caresse de soleil sucré dès mes premiers pas sur le tarmac. L’air embaumé par un Giroflier. En y repensant, la note était épicée, quasiment brûlante, sur un fond floral intense. Quelle agréable surprise, prémices d’une escale riche dans le plus légendaire des comptoirs coloniaux. Mais l’odeur fraîche des girofliers me donne aussi immédiatement envie de me lover dans un sofa face à l’eau turquoise.

C’est ensuite le Rooibos qui m’a accompagné à mon retour sur la terre ferme, en Afrique du Sud. Son nez herbacé, subtilement épicé et ciré, raconte assez bien le trek que j’ai eu l’occasion de faire dans les montagnes de Cederberg. D’où le Rooibos est endémique m’a-t-on raconté là-bas.

Avec tant de souvenirs, il va m’être difficile de rentrer… Mais l’excitation demeure. Et si nous partagions un prochain voyage ensemble ? 

Il me tarde d’avoir de vos nouvelles, 

Prenez bien soin de vous,

Jeanne

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Jeanne Gautier-Jezequel
Designer
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Photos de Emeric Jezequel 

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